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samedi 5 novembre 2016

Le jardin naturaliste n'est pas un oxymore !

Dans un de ses articles sur la sémantique des termes “plantations naturalistes” Michael King indique que “Trois choses distinguent les programmes de plantation contemporains de ce qui a précédé:  contenu, la forme et l’intention”.
Puis il conclu en disant que “Le style actuel de la plantation pérenne est rien de plus qu’une réponse à ce qui est devenu une affirmation de bonnes pratiques dans la pensée contemporaine: respect de la nature, faible impact sur l’environnement, la faune et éco … .La seule chose que ces styles ne sont pas est naturel […].”

Je ne suis pas d’accord avec son interprétation. A mon sens la seule chose que les plantations naturalistes ne sont pas c’est: spontanées.

Un ruisseau qui semble ultra naturel et pourtant... il est totalement "artificielle" dans sa conception. Photo AD La Bambouseraie de Prafrance (France - Gard - 30)


Les plantations naturalistes dans leurs formes les plus abouties se montrent être particulièrement naturelles voir sauvages. Dans leur gestion l’intervention humaine y est réduite à sa plus simple expression, le but étant que la communauté végétale ainsi créée s’auto-regules naturellement tout en gardant ces qualités esthétiques.
Les jardins naturalistes contemporains s’orientent donc de plus en plus vers la construction d’une nouvelle nature. Grâce à la création d’associations végétales nouvelles qui ne se seraient probablement jamais créées de manière spontanée.
Ces nouvelles associations mêlant indigènes et exotiques arrivent  à s’inscrire dans des processus d’équilibre et des dynamiques d’évolution (relevant de phénomènes naturels) dont le fonctionnement se trouve être tout aussi “stable” qu’une prairie naturelle/sauvage.

La seule chose qui n’est pas naturel dans les nouvelles plantations naturalistes c’est que leurs implantations et leurs compositions relèvent de choix de concepteurs et non d’un hasard spontané. 

Dans le style naturaliste actuel, Il ne s’agit peut être pas que de créer un idéal de nature magnifiée aux vertus écologiques, économiques, psychologique (bien être récréatif),….

Il peut aussi s’agir de prendre part à la nature et de créer des écosystèmes nouveaux avec des espèces indigènes et exotiques qui s’ajustent les unes aux autres.
La ligne directrice intrinsèque des plantations naturalistes deviendra peut être à terme un processus paysager d’enrichissement de la biodiversité.
Pourquoi ne pas envisager le jardin naturaliste comme un mouvement menant à l’aire post-sauvage , au lieu d'y voir un oxymore ?

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