Translate

jeudi 17 novembre 2016

La tulipe perroquet 'Black Parrot'

En attendant le prochain printemps voici une tulipe que je conseille : La Tulipe perroquet 'Black Parrot'. 


Elle est superbe même lorsqu'elle est encore en bouton. En voici quelques images : 





Elle s'accorde extrêmement bien avec des floraisons de couleur claire, et aussi avec les feuillages panachés.


mardi 15 novembre 2016

Impact de la luminositée sur l'ambiance d'un massif



Le même massif sous des angles et des luminosités différentes.

Peu de luminosité rend le bleu des muscaris fade. Une lumière "jaune" de printemps fait ressortir leur tonalité mauve. Alors qu'à l'ombre ils ressortent bleu. 

Les tulipes roses pâles attirent l'oeil par temps sombre alors que leur couleur passe quasiment inaperçues pleine luminosité.

En fonction de la luminositée du moment, un même massif peut avoir une ambiance différentes.


dimanche 13 novembre 2016

Création de planches potagères meubles et riches.

Comme d'habitude, j'aime sortir des sentiers battus. Je me suis donc lancée dans la création de deux planches potagères de manière très éclectique.  

Je ne voulais pas passer par la création de buttes trop souvent à tort associées à la permaculture ; et j'avoue que je trouve l'idée d'enfouissement de grande quantité de la Matière Organique (comme du bois) contraire au fonctionnement naturel d'un sol.

Je ne voulais pas non plus partir sur la création de lasagnes. Mon sol n'est pas extraordinaire (légèrement sablonneux) mais il dispose quand même d'une certaine fertilité. Alors la création d'une lasagnes permettant de créer un "sur-sol" me parlais pas beaucoup plus.

Une préparation de sol "traditionnelle" avec un bêchage profond et laissé à nu pendant l'hiver pour que le gel casse les mottes, puis d'un passage au motoculteur pour affiner et ameublir le sol. Bof... Un sol nu se refroidissant plus, cela m'amenerait à me passer du bénéfice de bon nombre de micro-organismes qui n'auraient pas survécu à l'hiver. 

Alors j'ai opté pour experimenter ma propre technique en piochant ce que je trouvai intéressant dans les autres méthodes.

Les deux planches (1,20m x 3,00m) seraient créer dans une partie bien ensoleillé mais légèrement en pente.

Pour éviter trop de ruissellement, les planches sont mises en place perpendiculairement à la pente. 


J'ai opté pour un désherbage manuelle en retirant les 5 premiers centimètres de sol ou les racines des graminées, trèfles sont les plus nombreuses. J'ai entassé ces morceaux de pelouse sur la longueur la plus basse de chaque planche. Le but étant, la encore, de limiter le ruissellement. 


Le sol ainsi désherbé restait relativement ferme ; et de grosses racines de chiendent couraient encore. Un léger decompactage à la fourche-beche m'a permis de sortir facilement les racines de chiendent restantes. 

Puis j'ai passé un coup de motoculteur pour ameublir la terre. La terre etant plus facile à travailler, j'en ai profité pour creer les allées. La terre ainsi ameublit et complété par le sur-plus désolé celle des allées m'a permis d'arriver à mi-hauteur de buttes de désherbage. 



Lors des tontes, l'herbe ramassée est stockées en tas. J'ai retiré les déchets de tontes les plus récents, pour arriver à la couche de décomposition (celle qui sent mauvais et ou foisonne beaucoup de verre rouge. J'ai utilisé cette couche en décomposition pour couvrir mes planches (environ 4/5 cm d'epaisseur).

Puis j'ai rajouté, les déchets de tontes plus récents (environ 4/5cm d'epaisseur)


Puis j'ai copieusement arrosé les deux planches. Quelques jours plus tard, j'ai ramassée des feuilles mortes (d'érable et pommiers). Ces feuilles ont été déposées sur les planches.


Après avoir ameublit mon sol, j'ai donc reproduit artificiellement divers horizon de décomposition de la Matière Organique.

Ce processus de création de planches potagères se trouvent être à mi-chemin entre plusieurs techniques.... je vous l'ai déjà dit j'aime l'éclectisme ;).

Rendez-vous l'an prochain lors des premieres récoltes pour évaluer le résultat cette expérimentation.

samedi 12 novembre 2016

Un massif rouge pour attirer l'oeil et masquer des points inesthétiques.



Comment améliorer une clôture pas particulièrement esthétique? 

Thuya et et de vieux morceaux de grillage rouillé, on peu pas dire que cela soit super beau. 

Évidemment il aurait été très simple d'y mettre un brise vue quelconque pour homogénéiser cette séparation et en masquer l'inestethisme. 

Préférant les expérimentations, il était, à mon sens, plus sympathique de mettre en place des "attirent l'oeil" tout en gardant la structure existante intacte. 

La délimitation du massif avait déjà été effectuée grâce à la récup de quelques bordures de trottoir posées à même le sol. 

Elles ont servi à retenir la terre apportée pour mettre en place la zone de plantation.


Pour attirer l'oeil quoi de mieux que le rouge; mais jouer avec les couleurs, surtout le rouge, n'est pas toujours simple au jardin.

Les vivaces mettent toujours un peu de temps avant de donner toutes leurs potentialités. Pour avoir un effet rapide, et en piochant dans les objets qui traînaient dans le garage, un vieux cadre en bois et deux belles planches ont été customisés. 

Les 2 morceaux de planche ont été peinte en rouge. Des motifs noird inspirés des oeuvres du célèbre graffeur Banksy ont été dessiné au feutre indélébile.

         

Le cadre et un morceau de treillage en bois ont aussi été peint en rouge. 


Côté plantation, des floraisons rouge ont été privilégiées. comme des Gaillardes, des Astilbes, un Fuschia,... 
   

Une potée avec un rosier rouge, qui fournit souvent des roses jumelles, a aussi été placé à proximité. 


Des la première année, le regard c'est naturellement focalisé sur ces touches rouges plutôt que sur la vieille clôture.

Benoîte, Hémérocale, Lobelia ont depuis été rajouté pour compléter ce massif.

Rendez-vous l'an prochain pour voir comment vont se comporter les vivaces. 

vendredi 11 novembre 2016

Auderset Fischer : un duo de paysagiste qui inspirent

Dans la série des jardins contemporains, l'un que j'affectionne particulièrement est celui que Nicoles Fischer et Daniel Auderset ont créé pour le Chelsea Flower Show en 2014. 

Sur leur site vous trouverez une vidéo présentant ce projet :
http://audersetfischerdesign.com/fr/

Dans mon 'book d'inspiration' j'avais collé quelques images de ce jardin publié dans le magasine "Les plus beaux jardins".

J'y avais joins la liste de la sélection végétale utilisée par ces deux concepteurs.


Comme l'écrivent Francis Peeters et Guy Vandersande dans l'ouvrage "Guide de la couleur au jardin" :
"Dans le jardin contemporain [...] la couleur n'est pas en reste car elle ne se limite plus au seules plantes. [...] Les paysagistes contemporains font la part belle à l'interaction des couleurs qui englobe à la fois architecture, décor extérieur construit et plantes. La part de l'artistique s'équilibre alors que l'horticulture se simplifie. "
Ces mots illustres parfaitement bien ce jardin d'où les Eremus blanc jaillissent et ressorte sur le fond noir de la construction. 

Le choix des couleurs blanches d'une majorité des fleurs et feuillages s'accordent parfaitement, comme un ton sur ton, avec le revêtement béton. Ce dernier n'est pas uniquement utilitaire (allées permettant le déplacement), il est aussi décoratif et intégré dans les massifs. 

Les bleus/mauves des Salvia et des Iris apportent une certaine fraîche à ce jardin qui doit être peu gourmand en eau.

L'avantage du blanc au jardin, c'est qu'il permet d'avoir une ambiance particulière la nuit venue ; surtout avec un clair de lune. Cela pousse à vouloir flâner sur la terrasse même en soirée. 

L'inconvénient c'est que les floraisons blanches tournent souvent vite. Mais les jeux de feuillages panachés et gris doivent largement compenser cet inconvénient.

L'an dernier (catalogue automne 2015) j'avais été agréablement surprise en trouvant dans un catalogue d'une pépinière "Promesse de fleurs", pour ne pas les nommer, une photo de ce jardin. 

Ce jardin est utilisé comme une source d'inspiration pour bon nombre d'amateurs.

 "Promesse de fleurs" accompagne l'image d'une partie de la gamme végétale utilisée dans ce jardin commandable soit par le biais du catalogue ou en ligne: https://www.promessedefleurs.com


Extrait du catalogue 2015 de Promesse de Fleurs 

Les jardins contemporains sont souvent appelés minimalistes ; et ce terme est très souvent connecté négativement. 

Fischer et Auderset, au contraire, nous ont prouvé que minimaliste pouvait rhymer avec harmonieux et artistique grâce à une sélection végétale savamment agencée. 


jeudi 10 novembre 2016

Un Van Gogh dans son jardin

Van Gogh, j'adore ! 
Posséder une de ses oeuvres... un rêve. 


L'une des oeuvres que je préfère, c'est les Iris. Je l'aime tellement que je m'en suis faite une reproduction perso (première image)... bon OK...ça ne vaut pas le tableau original et la technique est différente : craies sèches sur papier canson.


Moi et mon Van Gogh !... j'ai le droit de rêver ;)... 

Après l'avoir "copié", j'me suis dis, "pourquoi pas le créer au jardin ?" 
Observer chaque saison un tableau vivant, ça pourrait être sympatique.

Van Gogh avait peint ce tableau dans le jardin de l'asile de Saint-Rémy. Loin d'être une étude botanique, Van Gogh immortalisait l'impression de ce qu'il contemplait. 

Le jeu des couleurs complémentaires est un thème très présent dans ses oeuvres.
Le bleu/mauve des iris, probablement des Iris germanica répond au jaune/orangé des..?... ; certains penchent pour des Papaveraceae. 

L'iris blanc est peut-être un albicans. C'est peut-être lui qui a attiré l'attention et l'envi de Van Gogh de peindre ce massif.

Autant créer une "copie" papier me plaît autant créer un "fac-similé" du massif qui existait à Saint-Rémy ne me tente pas. 

L'idée d'utiliser un cadre pour y inscrire les limites de ce futur massif et aussi pour souligner le côté oeuvre vivante est à creuser.

L'utilisation dans les jardins d'un cadre (encadrement/tableau) est à la mode. 

Une conception de Pierre Labat pour le festival des jardins de Chaumont-s/Loire en 2015 exploite particulièrement bien ce concept. 

Lien vers une présentation du projet de Pierre Labat ici : http://www.domaine-chaumont.fr/fr_festival_4



Pour notre Van Gogh, il s'agirait alors de mettre en place cet effet d'encadrement dont le positionnement dans le jardin va avoir toute son importance. Pour un rendu adapté à l'enjeu, le point d'observation à autant d'importance que l'exposition du massif (les Iris aime le soleil). 

Pour obtenir un angle de vue similaires à celui du tableau, une légère inclinaison peut être mise en oeuvre lors de la réalisation du massif. Elle aura pour avantage d'eviter les eaux stagnantes (qui peuvent déplaire aux iris) et d'avoir des fleurs d'iris sur le bas du tableau (comme dans le cadrage de l'oeuvre originale).

Voici schématiquement ce que pourrait donner une coupe de ce massif. 


Pour le moment, je ne suis pas allée plus loin dans la conception de ce massif. 
Je rêve donc toujours d'avoir, un jour, un Van Gogh dans mon jardin !



mardi 8 novembre 2016

Styliser la nature ou concevoir une nature stylisée ?

That is THE question ! ;)

Bon nombre de paysagistes contemporains cherchent à refléter la nature de façon stylisée. Ils réalisent des conceptions de plantations basées sur des entremêlements savamment agencés et combinés. Ces agencements peuvent même aller jusqu’à créer des  écosystèmes nouveaux et inédits associant des espèces indigènes et exotiques.

Ces concepts de plantations pourraient aussi être orientés de façon à renforcer, enjoliver et structurer (au sens paysager) l’écosystème déjà implanté sur un site.  Se servir des plantations en place comme base de design est une idée.

La majeure partie des créations ré-exploitent cette végétation locale (indigene ou exotique) déjà en place en  réintégrant ces espèces dans leurs plans de plantations. Ce type de conception même si elle tient compte des spécificités de la flore locale reste destructrice. Les écosystèmes spontanés en place seront bien souvent détruit même si bon nombre d’espèces végétales qui les composent seront réutilisés dans les plans de plantations.
Au lieu de se servir de cette 
végétation locale comme élément de sélections d’espèces, pourquoi ne pas styliser la nature au lieu de chercher à re-créer une nature stylisée.

C’est à dire, pourquoi ne pas utiliser et garder des “tâches” de végétation spontanée déjà en place comme base de conception en les complétant par des associations végétales permettant d’en renforcer leur potentiel écologique et paysager (esthétique) ?

Un zoom sur un massif où le Geum était déjà présent. Les fougères et les bruyères ont été planté à ses côtés.


Rôle des plantes compagnes des végétaux d'ornement

Bien qu'il soit difficile d'expliquer clairement et précisément les mécanismes d'action des plantes compagnes, quelques hypothèses sont considérées :

- 1: la plante compagne sert de camouflage visuel, cachant un peu la plante ornementale aux ravageurs;

- 2: l'odeur de la culture est masquée;

- 3: les racines de la plante compagne sécrètent et libèrent dans le sol des substances répulsives;

- 4: les plantes compagnes dégagent des substances volatiles répulsives pour les ravageurs;

- 5: les plantes compagnes agissent à titre de barrières physiques ou de “ plantes pièges ” et incitent les ravageurs à se nourrir et à pondre sur elles plutôt que sur la culture;

- 6: certaines plantes compagnes attirent des arthropodes (insectes, acariens et araignées) bénéfiques (ex. : prédateurs, parasitoïdes) en leur fournissant une source de nourriture (ex. : pollens, nectars, feuillage, proies alternes) et des lieux de refuge et de ponte.

Voici un lien listant quelques plantes compagnes: http://rea.ccdmd.qc.ca/ri/plantes/BienfaitsPlantes5.html 

De la menthe pour éloigner les ravageurs et attirer les insectes bénéfiques.

dimanche 6 novembre 2016

Un massif en façade: de l'esquisse à la réalité

Creation d'un massif "expérimental" le long d'une façade exposée plein sud (mais dans les hauts de France).

Avec à première vue un sol peu accueillant pour les végétaux (allée en enduit gravillonné, terre sablonneuse et sèche,...)

L'enjeu était de taille : créer un massif d'allure spontanée avec un aspect libre voir légèrement sauvage. 

"L'expérimentation" c'est portée principalement sur la capacité à créer un massif en exploitant uniquement potentiel du sol présent sans chercher à l'améliorer. 

Ce qui pouvait donc apparaître comme des inconvénients serait traité comme un atout. 
L'enduit gravillonné serai un milieu au top pour des végétaux de rocailles comme les sedums. 
Et l'espace disposant d'une terre pauvre assez sableuse serait semé d'un mélange de plantes souvent utilisées comme engrais vert ; auquel des bulbes à floraison printanière seraient joints.

L'avantage de pas intervenir sur la nature du sol a aussi été un très gros gain de temps. Cela a aussi permis d'éviter quelques coûts supplémentaires.

Le choix de semer une partie des végétaux à permis de créer un effet spontanéité qui n'aurait peut-être par été aussi marqué si le choix de planter l'integralité des végétaux avait été retenu. 

Voici l'une des premieres esquisses :


Quelques mois après la plantation confrontation de la réalité à l'esquisse :


Photos des deux zones :


    




samedi 5 novembre 2016

Le jardin naturaliste n'est pas un oxymore !

Dans un de ses articles sur la sémantique des termes “plantations naturalistes” Michael King indique que “Trois choses distinguent les programmes de plantation contemporains de ce qui a précédé:  contenu, la forme et l’intention”.
Puis il conclu en disant que “Le style actuel de la plantation pérenne est rien de plus qu’une réponse à ce qui est devenu une affirmation de bonnes pratiques dans la pensée contemporaine: respect de la nature, faible impact sur l’environnement, la faune et éco … .La seule chose que ces styles ne sont pas est naturel […].”

Je ne suis pas d’accord avec son interprétation. A mon sens la seule chose que les plantations naturalistes ne sont pas c’est: spontanées.

Un ruisseau qui semble ultra naturel et pourtant... il est totalement "artificielle" dans sa conception. Photo AD La Bambouseraie de Prafrance (France - Gard - 30)


Les plantations naturalistes dans leurs formes les plus abouties se montrent être particulièrement naturelles voir sauvages. Dans leur gestion l’intervention humaine y est réduite à sa plus simple expression, le but étant que la communauté végétale ainsi créée s’auto-regules naturellement tout en gardant ces qualités esthétiques.
Les jardins naturalistes contemporains s’orientent donc de plus en plus vers la construction d’une nouvelle nature. Grâce à la création d’associations végétales nouvelles qui ne se seraient probablement jamais créées de manière spontanée.
Ces nouvelles associations mêlant indigènes et exotiques arrivent  à s’inscrire dans des processus d’équilibre et des dynamiques d’évolution (relevant de phénomènes naturels) dont le fonctionnement se trouve être tout aussi “stable” qu’une prairie naturelle/sauvage.

La seule chose qui n’est pas naturel dans les nouvelles plantations naturalistes c’est que leurs implantations et leurs compositions relèvent de choix de concepteurs et non d’un hasard spontané. 

Dans le style naturaliste actuel, Il ne s’agit peut être pas que de créer un idéal de nature magnifiée aux vertus écologiques, économiques, psychologique (bien être récréatif),….

Il peut aussi s’agir de prendre part à la nature et de créer des écosystèmes nouveaux avec des espèces indigènes et exotiques qui s’ajustent les unes aux autres.
La ligne directrice intrinsèque des plantations naturalistes deviendra peut être à terme un processus paysager d’enrichissement de la biodiversité.
Pourquoi ne pas envisager le jardin naturaliste comme un mouvement menant à l’aire post-sauvage , au lieu d'y voir un oxymore ?

Qualité des substrats de culture

Sur Telabotanica une discussion sur les substrats de culture et leurs manques en micro-organismes a généré de nombreux posts ; beaucoup d'intervenants qualifiaient les substrats commerciaux de pauvre ou d'inadapté. Je ne partage pas totalement ce point de vue. Voici le post que j'avais donc publié à l'époque sur ce sujet.
je qualifie d’adapté un mode de culture qui permet à la plante de développer pleinement ces caractères anatomiques, morphologiques et physiologiques ; de mon point de vue ce n’est pas parce que le mode de culture s’éloigne d’un contexte « naturel » qu’il est moins adapté pour répondre aux besoins d’une plante.
Le système racinaire à deux fonctions principales et vitales pour la plante : Fixation et nutrition (eau + éléments nutritifs). Je qualifie donc d’adapté tous supports de culture qui répondent à ses fonctions.
Pour illustrer, je vais prendre deux exemples extrêmes :
- Je considère des éléments inertes comme la pouzzolane, les billes d’argiles, la laine de roche, etc…couplés à des apports adéquates d’eau et d’éléments nutritifs sont des supports de culture (substrats) totalement adaptés à une culture hydroponique ; même si ce mode de culture impose une certaine stérilité du lieu de production et du substrat, il se trouve néanmoins approprié à l’objectif fixé de production.
- Je considère donc aussi la terre de mon jardin être un substrat totalement adapté aux espèces végétales qui spontanément vont s’y développer de manière représentative. Mais ce milieu n’étant pas stérile et bien plus hostile que du hors-sol (présence naturelle d’éléments pathogènes, apports en eau correspondant aux aléas du climat, éléments nutritifs présent sont une forme qui n’est pas toujours en correspondance avec la capacité d’assimilation de la plante, etc …) dans ce cas là, les micro-organismes jouent donc un rôle prépondérant puisqu’elle contribue à créer un milieu viable au développement de ces espèces végétales.
Par exemple, dans le cas d’une culture hydroponique l’apport de bactéries « nitrifiantes » ne serait d’aucune utilité puisque le N est déjà disponible pour la plante sous une forme exploitable directement par cette dernière, contrairement au substrat de mon jardin ou ces micro-organismes permettent de le transformer sous une forme exploitable et nécessaire à la bonne croissance des plantes qui si trouvent.
De la même manière, je ne pense pas que la bioponie (qui « copie » les mécanismes des substrats naturels et dont le substrat est riche en micro-organisme) soit plus adapté que l’hydroponie (qui n’utilise pas ses micro-organismes). Les rendements me semblent identiques dans les deux cas. La différence est juste que la bioponie est plus adapté économiquement car moins couteuse.
Aujourd’hui, si l’on caricature, nos modes de production horticole (historiquement issus de la révolution verte) se trouvent à mi-chemin entre un mode de culture totalement hors-sol et un mode de culture naturel.
Les substrats utilisés et développés pour la production horticole sont donc relativement stériles (peu ou pas de micro-organismes) puisque dans ce mode de culture « intermédiaire » les éléments nutritifs sont mis à dispo de la plante sous une forme directement exploitable (ex : engrais à libération lente directement incorporé par le fabriquant ou par apport régulier de l’horticulteur) sans oublier que l’horticulteur gère aussi l’espace pour minimiser les risques d’introduction d’éléments pathogènes nuisibles à sa production. Ces substrats sont donc adapté à ce type de production.
Tant que le mode de culture (méthodologie) est en correspondance/adéquation avec le type de substrat et inversement le système de production sera adapté.
Le problème c’est qu’aujourd’hui on souhaite utiliser des substrats adaptés à des méthodes d’horticulture issues de la révolution verte pour les utiliser dans un mode de culture extensive; Donc il est normal que ces substrats soit inappropriés puisqu’ils n’ont pas été conçus dans cet objectif.
D’ailleurs dans l’autre poste, il est question à un moment des taux de reprise. Les problématiques des taux de reprise médiocre des végétaux achetés proviennent (mais pas que, ok c’est de la caricature) qu’a un instant T on « oblige » une plante à passer d’un mode de culture avec un substrat spécifiquement adapté à celui-ci, à un autre mode de culture mais en lui imposant le maintien de ce même substrat. Ce substrat qui avant était approprié, se trouve donc inapproprié juste apres puisque le mode de culture est différent et que ce substrat ne peut répondre à ces nouvelles attentes car il n’as pas été formulé pour).
C’est donc pour ces raisons que je ne parle pas de carence des substrats car c’est trop subjectif. Je préfère donc parler de substrats (aux qualités physiques, chimiques et biologiques) qui se retrouvent être inappropriés par rapport aux contextes (modes de culture) dans lequel on souhaite l’utiliser pour faire croire une plante.
Un même substrat peut selon moi être qualifier d’adapté ou d’inadapté (de carencé ou non) car cette appréciation qualitative est liée à l’adéquation ou non avec un mode de culture spécifique vis à vis des besoins d'une plante.
Ne vous êtes vous pas poser la question : pourquoi aujourd’hui ces recherches sur les micro-organismes sont effectuées ? N’est ce pas la volonté d’obtenir de nouveaux substrats adaptés à un nouveau mode de culture permettant d’éviter les surcouts générés par le maintien d’un espace « stérile » ? et donc d’être en adéquation avec les attentes (parts de marché) d’une partie des horticulteurs qui se retrouvent obligé actuellement de formuler eux même leurs propres substrats car ils produisent selon un mode de culture différent et auxquels les substrats actuel ne sont pas adaptés pour obtenir un rendement maxi.
Apres d’un point de vue éthique et dans un contexte naturel, je rajouterai que les phénomènes d’hétérogénéité des sols (dont l’existence de certains sols pouvant être qualifiés de « carencés ») est un facteur de développement et de maintien de la biodiversité.
Les carences ne sont pas obligatoirement péjoratives ; pour ceux qui se spécialisent dans la production d’espèces sauvages des substrats très « carencés » peuvent pour eux être un atout et une nécessité.
Tout est relatif … parai-il ;-) ?!